lundi 28 avril 2014

Pour les cinéphiles

Aujourd'hui, je reviens avec une oeuvre un peu spéciale... 
Il ne s'agit pas d'un livre, mais d'un film que j'ai vu récemment mais qui reste étroitement lié à la littérature. 
En fait, le film est une adaptation d'une pièce de théâtre du dramaturge espagnol Juan Mayorga, Le garçon du dernier rang.
Je n'ai vu que l'adaptation au cinéma qui a l'air d'être très fidèle à l'oeuvre originale (même scénario, mêmes personnages,  même schéma narratif...)
Le film s'appelle donc Dans la maison. C'est un film français, réalisé par François Ozon et sorti en salles en octobre 2012. Sans plus attendre, je passe au synopsis:
[Germain, professeur de littérature au lycée se désespère devant le peu de talent et de motivation de ses élèves. Il passe son premier week end de l'année scolaire à corriger des rédactions: "racontez votre week end". Parmi toutes les copies médiocres, celle de Claude retient l'attention du professeur. Cet élève du dernier rang rempli deux pages sur le week end qu'il semble avoir passé chez son ami Rapha. Claude décrit tout dans les moindres détails avec un style bien particulier qui n'est pas sans [me] rappeler celui de Flaubert ou Zola. Germain encourage donc son élève à écrire encore sur "la famille Rapha". 
Claude continue donc de fréquenter la famille, et de s’immiscer de plus en plus dans leur intimité au nom du réalisme littéraire. La littérature, l'écriture vont devenir prétextes aux désirs voyeuristes et pervers de Claude.]
ci dessus, un aperçu de la pièce originale, avec l'avis du metteur-en-scène Jorge Lavelli

Encore une fois, je vous en parle, donc j'ai aimé. Le film peu paraître un peu "plat" parce qu'il n'y a jamais vraiment de gros pic d'action, mais il tient en haleine, et l'on finit par vraiment s'"identifier" aux personnages de Claude et Germain. Effectivement, même si comme je l'ai dit il ne se passe rien de vraiment fou au niveau de l'action, on fini par devenir voyeurs à notre tour, et le désir pervers de Claude se transmet au public. La question que je me suis posée pendant tout le film : jusqu'où va-t-il aller?
J'ai eu l'impression d'être dans la maison avec lui, d'être moi-même l'auteur des textes et donc... d'être le voyeur. Je trouve que le film illustre assez bien la question des limites de la littérature: jusqu'où peut-on aller sous prétexte que l'on fait de l'art? La galerie d'art de Jeanne, la femme de Germain pose aussi cette question avec son exposition "la dictature du sexe". Aussi, vient un moment où l'on ne sait plus vraiment différencier le réel de la fiction, qui sont toujours interdépendants dans le film.On ne sait plus ce que Claude imagine, ce qu'il voit vraiment, ce qu'il fantasme...
Une belle réflexion sur la littérature réaliste selon moi, toujours avec cette question qui mérite débat: l'art, la littérature, les artistes peuvent-ils tout se permettre??
  • libre à vous de donner votre avis sur la question! ;) 

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