mardi 27 mai 2014

Le chef d'oeuvre inconnu

Aujourd'hui, titre bien peu original... quoiqu'il ne vous évoque peut-être pas grand chose.
Je vais m'attaquer aujourd'hui à un sujet épineux... Balzac!
Alors Balzac est la cible de quantité de préjugés et est bien souvent.. peu apprécié.
C'est à moi que revient la mission de vous faire changer d'avis à son égard, et j'en suis....honorée!
(Honoré(e)... de Balzac.... la blague... t'as compris?) 

Enfin bref... blague à part, j'en ai entendu de toutes les couleurs sur Balzac et j'avoue avoir été moi-même réticente. C'est exactement pour cette raison que j'ai choisi Le chef d'oeuvre inconnu pour commencer, encouragée par le petit nombre de pages, et je doit dire que je n'ai pas été déçue!
Pour resituer un peu le contexte, Le chef d'oeuvre inconnu a été publié plusieurs fois sous différents noms, ce qui explique peut-être que le livre ait été un peu perdu et ne soit plus vraiment connu.... un "chef d'oeuvre inconnu" quoi...
Je vais peut-être arrêter les "blagues" ici, bien qu'il semble que Balzac m'inspire... surprenant.
Le livre a donc été publié pour la première fois en 1831 dans le journal L'artiste avec pour titre Maître Frenhofer, puis le titre est changé pour Catherine Lescault, conte fantastique. Il paraît une nouvelle fois en 1837, pour être intégré à La Comédie Humaine en 1846.
Moi qui adore les romans sur l'art et la musique, l'histoire m'a sans doute un peu aidé à apprécier le livre alors je ne vais pas attendre pour vous la résumer.

[Nicolas Poussin (oui oui... le peintre) encore inconnu, se rend dans l'atelier du peintre Probus, accompagné du maître Frenhofer, qui ne manque pas de faire ses commentaires sur le tableau que vient de terminer Porbus, incomplet selon lui. Le vieux maître s'empare d'un pinceau et en seulement quelques coups, il métamorphose le tableau, dont le sujet La Marie Égyptienne, semble prendre vie tout à coup. Ce maître Frenhofer, qui semble avoir une technique imparable, se heurte cependant à un problème, depuis dix ans qu'il tente de terminer un tableau sans jamais réussir à atteindre la perfection qu'il souhaite. Il lui manque un modèle féminin réel qui lui inspire cette perfection. 
Poussin lui propose alors la femme qu'il aime, Gillette, comme modèle. Grâce à la jeune femme, Frenhofer parvient à terminer son tableau en quelques minutes et est donc prêt à le dévoiler au public. Il convie alors Poussin et Porbus à découvrir cette oeuvre, fruit de dix ans de travail et de perfectionnement... cette découverte sera pour le moins... inattendue...et la déception des deux artistes proportionnelle à cet étonnement. Cette réaction aura un impact tragique sur le vieux maître.]

Voilà pour l'histoire. Comme Tous les matins du monde, Le chef d'oeuvre inconnu est une réflexion sur l'art très intéressante, et je pense que la véritable question qui se pose ici est: qu'est ce que l'art? Je trouve que cette question est plutôt actuelle. En effet, à chaque fois que je me rend dans un musée, il me vient aux oreilles des remarques comme "pfff c'est quoi ça?" "c'est pas le l'art!" "moi aussi je sais faire ça!", surtout en ce qui concerne l'art contemporain. 
Ce livre propose  justement une réflexion sur le jugement artistique, sur ce "petit rien" qui change tout... mais qui échappe bien souvent au public... comme la botte secrète de l'artiste. 

Maintenant que vous avez une idée plus ou moins précise du livre et de ses enjeux, nous pouvons parler de l'écriture. 
C'est un livre très très court... donc sans doute pas mal si vous souhaiter commencer... en douceur avec Balzac dont le nom évoque bien souvent: 
  • ennui
  • longueur
  • descriptions
  • pas intéressant! 
Je suis ravie de vous annoncer que le chef d'oeuvre inconnu ne correspond pas à ces préjugés. 
Il est encore une fois très court (on peut le lire en 45min... 1heure si vous lisez lentement) et donc pas ennuyant. Si le sujet de l'art vous intéresse de toute évidence le dernier terme de la liste n'y trouve pas sa place non plus. Par contre, il s'agit d'art pictural, il est donc évident qu'on y trouve des descriptions; cependant, les passages descriptifs nous donnent à voir les œuvres des artistes et nous permettent donc de rentrer dans l'histoire plus que de nous en éloigner. Au delà de ça, ces descriptions m'ont parues bien moins ennuyeuses que certaines chez Zola. 

En résumé, c'est un livre très léger, facile à lire... même si vous n'êtes pas des grands experts en art pictural. Le vocabulaire est très accessible... très compréhensible mais on apprend quand même des choses!
A lire dans le bus... dans la salle d'attente ou..... maintenant  ;) 

Bonne lecture!

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