samedi 4 avril 2015

Les caves du vatican

Bonjour  à tous ,

Je reviens en force après de longs mois d'absence qui ont été riches en lectures ;)
Je vous parle aujourd'hui d'un auteur que j'ai longtemps hésité à intégrer dans la catégorie des "vétérans du grenier" tant il me parait contemporain. Et cet auteur, suspens, c'est Gide (lui-même).

Je me suis finallement décidée à en parler sur ce blog-ci tout d'abord parce-que l'oeuvre dont je vais vous parler date de 1914, soit avant l'Oulipo dont j'ai déjà parlé.
D'autre part, Gide fait partie de ces auteurs que j'ai découverts pendant mes études, et vers lesquels je ne me serait jamais tournée de mon propre chef... préjugés obligent.
Or si ce blog a la prétention de vouloir donner envie de lire ceux que l'on appelle les "classiques" de la littérature, il est surtout là pour débarasser lesdits classiques de tous les préjugés dont ils sont victimes à tort.

Sans transition, entrons dans le vif du sujet avec Les Caves du Vatican.
Publié en 1914, ce livre se défend d'être un roman. Gide le place dans la catégorie des soties (aux côtés du Prométhée mal enchainé et de Palludes), et affirme que son seul et unique roman est et sera toujours Les Faux monnayeurs. 
Une sotie, pour faire simple, ça ressemble à une bien grosse moquerie. Sérieusement, le genre est développé au Moyen-Age (XIV - XVe siècles), et est en fait une sorte de farce qui repose sur une critique bouffonne de l'actualité sociale et politique, jouée par des acteurs "fous". A l'echelle de Gide, la sotie est un ouvrage ironique qui met tellement bien en lumière le ridicule, que l'on frôle parfois le franchement grotesque.

En contexte pour Les Caves du Vatican, ça donne à peu près ça:

[ Il est en fait assez compliqué de faire un résumé de cette oeuvre. Chaque chapitre porte le nom d'un personnage en apparence n'ayant pas grand chose à voir avec l'intrigue principale et les autres personnages, alors qu'en fait tout est intimement lié... Pour la faire courte, tous ces personnages se regroupent autour d'une rumeur fomentée par un groupe de malfaiteurs réunis dans le livre sous le nom de mille-pattes: Le pape serait sequestré dans les caves du vatican, un faux-pape ayant pris sa place. Les mille pattes du mille-pattes profitent donc de la rumeur pour aller (en ayant pris soin de se  déguiser en moines, cardinaux etc...) faire du porte-à-porte et demander aux naïfs devots une contribution financière pour libérer le pape.
Au milieu de tout ça, un personnage se détache: Lafcadio Wluiki (prononcez Louiki ;)). Ce personnage central du roman se caractérise par la liberté absolue dont il a fait son leit motiv au point de commettre un acte tant ignoble que gratuit. L'acte purement désintéressé éxiste-t-il?... vaste question. ]

Je pense que je ne vais absolument rien dire dans cet article, simplement parce que je crois que Gide illustre assez bien l'expression "il faut le voir pour le croire"...
En fait, le style, l'histoire ou les enjeux du livre... rien de tout cela n'est vraiment exprimable dans un article.
Je sais, après de nombreuses discussions gidiennes avec mes camarades, que le bonhomme ne fait pas l'unanimité.
Je suis là pour vous donner envie de lire, mais pas pour vous mentir... il faut aimer.
En ce qui me concerne, j'ai été très surprise du style de l'auteur que j'ai tout simplement adoré, ainsi que les thèmes qu'il aborde qui me semblent très actuels.
J'ai tellement aimé que je me suis farci quelques unes de ses autres oeuvres.
J'ai également adoré la pointe d'humour un peu piquante mais très légère qui caractérise ses soties.

Alors certes, ça ne peut pas plaire à tout le monde, mais je ne peux que vous conseiller d'essayer... vous pourriez, comme moi, être très surpris!
Pour les timides, je peux conseiller de commencer par le Promethée mal enchainé... tout aussi délicieux et beaucoup plus court.

Ne me reste plus qu'à vous souhaiter bonne lecture!

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